Meilleur cordage tennis : comment choisir le plus adapté pour vous ?

Certains cherchent l’arme secrète dans une nouvelle raquette. D’autres, plus malins, savent que tout se joue parfois dans un détail : le cordage. L’histoire d’Agassi qui changeait ses cordes entre chaque set a beau sembler tirée par les cheveux, elle en dit long sur l’impact de ce choix. Sensations transformées, trajectoires domptées, puissance décuplée : le cordage, c’est le chef d’orchestre silencieux de votre jeu.
Faut-il jurer fidélité au polyester tendu comme une corde de violon ou redécouvrir le boyau naturel, ce grand classique adulé par les puristes ? Le débat enfle sur les courts, à la hauteur des plus belles rivalités du tennis. Car choisir le bon cordage, c’est bien plus qu’une question de goût : c’est parfois ce petit supplément d’âme qui fait basculer un match et sublime une frappe anodine en coup gagnant.
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Plan de l'article
Pourquoi le choix du cordage influence votre jeu
Le cordage n’est pas qu’un simple lien entre la raquette et la balle. Il filtre, nuance, amplifie chaque intention du joueur de tennis. Quand la raquette impose son cadre, le cordage module les vibrations, colore le toucher, façonne la puissance et affine la sensation. Impossible d’ignorer son rôle : c’est l’unique zone de contact entre la raquette de tennis et la balle.
Choisir son cordage à la légère, c’est laisser filer une partie du contrôle. Selon sa tension, sa matière ou son épaisseur, il bouleverse la dynamique du jeu. Certains recherchent le rebond vif, d’autres veulent le feutré, ou la précision chirurgicale. Tout est affaire de réglages.
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- Puissance : un cordage souple libère de l’énergie, la balle fuse.
- Contrôle : la rigidité limite la déformation, les frappes restent maîtrisées.
- Confort : selon sa structure, le cordage absorbe (ou non) les chocs et ménage le bras.
- Prise d’effet : texture et épaisseur modifient la capacité à imprimer du lift ou du slice.
Être capable d’ajuster ces paramètres, c’est s’offrir une raquette taillée sur mesure : adaptée à son jeu, à ses sensations, à sa morphologie. Entre le joueur et son cordage, il existe une alchimie unique. C’est là que le tennis prend toute sa saveur.
Les différents types de cordages : atouts et limites
Le marché du cordage tennis foisonne de possibilités. Derrière chaque matériau, une promesse, un tempérament. Tradition ou innovation, la décision n’est jamais anodine.
- Boyau naturel : issu d’intestin animal, il se distingue par un confort exceptionnel, une puissance sans égale et une remarquable stabilité de tension. Roger Federer lui reste fidèle, et pour cause : les sensations et le contrôle sont hors norme, les bras préservés. En contrepartie, le boyau craint l’humidité, s’use assez vite et reste onéreux.
- Synthétique : un vaste univers à lui seul.
- Multifilament : des milliers de fibres entremêlées, façon Babolat Xcel ou Tecnifibre TGV. Idéal pour le loisir, c’est le roi du confort et du pardon. Il amortit les vibrations, se rapproche du boyau sans son extrême fragilité.
- Monofilament polyester : une seule fibre solide, souvent en polyester. Contrôle maximal, résistance à toute épreuve (RPM Blast, Luxilon Alu Power). Les gros frappeurs l’adorent, mais attention : c’est exigeant pour le bras.
- Nylon : le favori des amateurs pour sa polyvalence et son prix abordable.
- Kevlar : champion de la robustesse, mais peu de douceur au rendez-vous.
- Hybride : mixer deux cordages – par exemple, boyau naturel en montants, polyester en travers – permet de jongler entre puissance, contrôle et longévité. Les sœurs Williams en ont fait une signature.
Chaque combinaison possède sa propre musique : le bruit à l’impact, la sensation dans la paume, la durée de vie… Rien n’est laissé au hasard. Pour s’y retrouver, il faut jauger son style de jeu, ses exigences physiques et son rythme d’entraînement.
Comment reconnaître le cordage adapté à votre style de jeu ?
Que vous soyez marathonien du fond de court, attaquant pressé ou amateur de variations subtiles, le choix du cordage façonne chaque frappe. Premier critère : la tension du cordage. Entre 20 et 30 kg, le curseur offre des nuances infinies. Tension basse (sous 20 kg) : puissance et souplesse, mais moins de précision. Tension élevée (au-dessus de 25 kg) : contrôle renforcé, au prix d’un bras davantage sollicité.
La jauge du cordage – autrement dit, son diamètre – affine la palette. Plus elle est fine, plus le jeu gagne en réactivité et en effets, mais la corde tiendra moins longtemps. Les férus de lift misent sur la finesse ; ceux qui veulent jouer longtemps sans changer misent sur un diamètre plus épais.
- Puissance et confort : multifilament ou boyau naturel, tension modérée (21-25 kg), jauge intermédiaire.
- Contrôle, prise d’effet : monofilament polyester, tension forte, jauge fine.
- Prévention des douleurs au coude : multifilament ou boyau naturel, tension basse et absorption maximale des vibrations.
Un cas inspirant : Filippo Volandri, qui jouait avec des tensions très basses, profitait d’un maximum de tolérance et de variations. À l’opposé, Thomas Muster, partisan des tensions extrêmes, misait tout sur la stabilité et la rigueur de ses frappes. À chacun de trouver son équilibre, selon sa force, sa fréquence de jeu et son style technique.
Conseils pratiques pour bien entretenir et optimiser la durée de vie de votre cordage
Les disparités de durabilité d’un cordage à l’autre obligent à quelques précautions. Le boyau naturel, prisé pour ses sensations, exige d’être bichonné : il ne supporte ni l’humidité ni les écarts de température. Rangez-le dans un sac isotherme, oubliez l’exposition directe au soleil ou à la pluie. Multifilament ? Plus tolérant, il résiste mieux aux caprices du climat, mais voit sa tension chuter plus vite, surtout chez les joueurs puissants.
- Pensez à essuyer la raquette après chaque séance si le sol est humide.
- Rangez toujours votre raquette dans une housse protectrice, loin du chaud, du froid ou de l’humidité.
- Surveillez la tension : un cordage qui se détend perd en précision et en sensations, même s’il ne casse pas.
Tout dépend aussi de la fréquence de jeu. Les passionnés devront changer de cordage toutes les 20 à 30 heures de jeu, parfois plus souvent pour les monofilaments. Pour le boyau naturel, le moindre effilochage ou perte de tension doit alerter. Le multifilament se montre plus tolérant, mais l’usure invisible peut saper la qualité de jeu sans prévenir.
Petit tour d’horizon comparatif :
Type de cordage | Résistance à l’humidité | Durée de vie |
---|---|---|
Boyau naturel | Faible | Faible à moyenne |
Multifilament | Bonne | Moyenne |
Synthétique (monofilament) | Très bonne | Élevée |
Entre la fragilité du boyau face à l’humidité, la résistance du multifilament et la robustesse du synthétique, chaque famille a ses exigences d’entretien. Restez à l’écoute : une sensation qui change, une frappe qui sonne creux… et il est temps de ressortir la bobine.